Lecture : le sentiment joyeux du réel
« Parmi tous les mobiles de nos actions, seul le plaisir est immédiatement évident. Contrairement au bien ou à la justice, sur lesquels il faut encore s’accorder, le plaisir, lui, est indiscutable. Mais précisément, à cause de son irrésistible évidence, le plaisir ne connaît d’autre mesure que lui-même. Il ignore les différences qualitatives. Il ne connaît que des variations quantitatives, des variations d’intensité de sorte que, si l’on ne s’en tient qu’à lui, le chocolat chaud que me préparait ma maman ne saurait rivaliser avec la dose d’héroïne que me livre un dealer peu
scrupuleux. Rien de tel dans la joie. En elle, l’ivresse tient du flacon : la joie est toujours joie prise à quelque chose, de sorte que ce qui la cause ne saurait lui être indifférent. Ainsi donc mon plaisir sera, non seulement agréable, mais joyeux quand, à travers lui, je me sais lié aux autres, au monde, à la réalité. Je suis joyeux quand je me sens grandir en réalité, quand j’accueille en moi une part plus grande du monde. »
Martin STEFFENS Mooc sur la joie du Campus des bernardins extraits texte Joie 2.1
Réflexion :
Si le plaisir joyeux est celui qui nous met en lien, il vient donc questionner nos relations à travers lui. Est-ce que mon plaisir m’isole, ou me relie à Dieu, aux autres, à moi-même, à la Création ? Cette capacité à être en lien, à se laisser rejoindre, est aussi une disposition du cœur, de l’esprit et du corps : contempler ce beau paysage, sentir le parfum d’une fleur qui a éclos, se laisser toucher par le sourire d’une personne ou la beauté d’une musique…
Nous sommes parfois sursollicités, par nos activités, par les réseaux sociaux, etc. A nous de faire un peu de tri dans nos agendas et de laisser place à des temps “déconnectés”, des temps de qualité avec des personnes, des temps de service, des temps de silence. A nous de savoir renoncer à certains plaisirs pour en vivre d’autres avec joie.
Pistes d’action :
1. Je peux désactiver mes notifications et définir une place fixe à mon téléphone, afin de ne pas l’avoir à portée de main en permanence mais de le consulter ponctuellement. Je peux choisir de partir en week-end sans mon téléphone.
2. En réduisant mon temps d’écran, je peux choisir de le consacrer à nourrir une des dimensions de l’écologie : ma relation à Dieu, ma relation aux autres, ma relation à la Création et à moi-même.
3. Pour faire silence chez moi, je m’accorde cette semaine un temps de méditation suivi d’un temps de prière, si je peux en nature ou avec des éléments naturels (fleurs, fruits, …). Je m’ouvre à l’instant présent et je goûte par mes 5 sens à la joie que me procure le sentiment d’être vivant et de me relier au réel. J’en rends grâce à mon Créateur.
4. Je m’initie à la méditation, par exemple en me rapprochant de la Communauté Mondiale pour la Méditation Chrétienne, ou je m’inscris à une session du Centre Assise en région parisienne ou à une méditation pour la Terre avec AnimaTerra