Église verte

Lecture : oser la fraternité dans les joies simples

« « La joie de Pâques, écrit la philosophe Simone Weil, n’est pas celle qui suit la douleur ». Elle n’est pas, « la liberté après les chaînes, le rassasiement après la faim, la réunion après la séparation ». La joie de Pâques est de célébrer un Dieu qui préfère la joie douloureuse d’aimer à l’impassibilité dont il devrait raisonnablement jouir du haut de sa transcendance. Simone Weil conclut : « La douleur est le contraire de la joie ; mais la joie n’est pas le contraire de la douleur. »

Il y a donc bien deux chemins, mais ce n’est pas exactement joie ou tristesse, ni surtout joie et souffrance. L’alternative se situe plutôt entre l’amplitude et le repliement, entre les bras ouverts, au risque de la douleur, et les bras qu’on croise en signe de refus. »

Martin STEFFENS Mooc sur la joie du Campus des Bernardins extraits texte Joie 1.3

Réflexion : la joie n’est ni la tristesse ni son contraire

Pourrions-nous nous risquer à adopter la posture christique de présence à chaque instant et à chaque personne, en évitant la tentation du repli sur soi liée à la peur de souffrir ?

Comme l’écrit le Pape François dans Fratelli Tutti (2020, §61) : « Il y a une raison pour élargir le cœur de manière à ne pas exclure l’étranger, raison qu’on peut trouver dans les textes les plus anciens de la Bible. Cela est dû au souvenir constant qu’entretient le peuple juif d’avoir vécu comme étranger en Égypte : « Tu ne molesteras pas l’étranger ni ne l’opprimeras car vous-mêmes avez été étrangers dans le pays d’Égypte » (Ex 22, 20). »

Voilà un défi qui pousse à oser la fraternité dans l’humilité.

Dans une amplitude du cœur, on découvre qu’on peut ralentir et prendre le temps gratuit des liens avec les autres et de la convivialité, même avec des personnes, de prime abord très ou trop différentes de nous. Partager du temps, quelques paroles dans la simplicité et sans attente, procure de la joie.

Pistes d’action :

J’identifie les situations où je suis tenté par le repli sur moi, face à une situation difficile dans mes relations. Je m‘interroge sur les occasions de joie et d’amour que j’ai évitées.

Quel tournant fraternel puis-je prendre ? Comment un geste sobre ou une parole simple pourrait m’ouvrir à l’autre ?

Pour nourrir mon action :

1/ je lis l’encyclique Fratelli tutti du pape François

2/ j’écoute Alain Caillé, le sociologue du don après Marcel MAUSS et sa revue du M.A.U.S.S (Mouvement Anti-Utilitaristes dans les Sciences Sociales) : respecter le cycle du don

3/ je me rapproche d’une association qui offre du temps partagé avec des personnes de la rue. Par exemple à Paris l’Association pour l’Amitié (APA) ou ailleurs en France l’association Lazare pour voir comment m’impliquer pour organiser un repas à la fois solidaire et bio un dimanche de carême, ou encore ATD Quart monde.

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