Église verte

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Enjeux écologiques et spirituels

Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. Matthieu 18, 20

Pour mettre en place une démarche Église verte, le plus difficile est souvent de faire le premier pas. Si certains sont rompus à l’animation de projet et/ou de groupes, pour d’autres ce peut être un début, cette fiche leur est plus spécifiquement adressée, même si les habitués peuvent y (re)trouver des conseils utiles puisque faire « comme d’habitude » n’est pas toujours le choix le plus sage.

Afin de réussir cette démarche nous demandons, dans les conditions préalables, de constituer un groupe, même petit, deux ou trois personnes. Il est capital de ne pas rester tout seul car la démarche serait alors bien trop fragile et vous risqueriez de vous épuiser. Or, votre bien-être est important ! Affronter les questions écologiques est une démarche qui nécessite courage, persévérance, énergie ; vous avez peut-être tout cela mais l’action collective permettra un relais et des temps de repos et bien sûr un meilleur rayonnement et donc une plus grande aptitude à être efficace dans votre communauté. Comment saurions-nous vivre avec nos écosystèmes, les plantes, les arbres, si nous ne commençons pas à construire à plusieurs ?

De plus, comme le dit la parole biblique, le Seigneur vous accompagnera d’autant mieux que vous serez un collectif !


À savoir

Pour fonctionner à plusieurs il existe de nombreuses méthodes, plus ou moins participatives. Vous pouvez adopter celle que vous utilisez généralement dans votre communauté, c’est une bonne façon de « faire simple » et aussi de rester dans un environnement familier aux participants mais ce peut aussi être une bonne occasion d’innover avec des réunions où le souci de la convivialité et du bien-être de chacun seront privilégiés.

La qualité et l’ambiance de la réunion comptent tout autant que le contenu.

Si vous n’avez pas l’habitude ou si vous (ou d’autres) êtes insatisfaits des réunions que vous vivez, voici quelques conseils pour une première réunion :

  • Cela peut sembler évident (mais l’expérience montre que ce n’est pas toujours le cas) et assurez vous que les horaires et lieux de réunion conviennent à tous les participants souhaités. Il n’y a pas de règle, selon que les participants sont actifs, retraités, étudiants, chômeurs, les horaires seront différents. Essayez de tenir compte de chaque situation.
  • Définissez un horaire de début et de fin de réunion (afin d’éviter que les participants soient trop fatigués ou négligent leur vie de famille). Par exemple, si certains ont des enfants en bas âge, faire une réunion à leur domicile peut faciliter leur participation. Si plusieurs sont dans ce cas, une garderie peut s’imaginer grâce à un frère aîné ou une tierce personne qui sera ravie d’aider votre groupe de cette façon…
  • Prévoyez un ordre du jour raisonnable, communiqué si possible en avance. Votre réunion n’en sera que meilleure.
  • Une prière ou une lecture biblique en début ou fin de la rencontre donneront une lumière supplémentaire.
  • Animez la réunion en veillant à ce que chacun puisse s’exprimer, sans obliger personne.*
  • Faites veiller à l’heure (sans stress mais avec fermeté) afin qu’on ne sorte ni en retard ni frustré d’avoir « sauté » des points.
  • Veillez en début de réunion à ce que quelqu’un prenne des notes, voire des photos.
  • Commencer par une brève météo (quelques minutes pour dire comment chacun se sent).
  • Présenter le principe d’Église verte, si possible avec quelques visuels.
  • Échanger
  • Examiner les étapes préalables : vous êtes un groupe, la première condition est donc remplie. Avez-vous pris contact avec un responsable officiel (président du conseil presbytéral, curé ?)
  • Sinon, c’est la prochaine étape. Avez-vous accès à un moyen d’information utilisé couramment (lettre hebdomadaire, affichage…) pour informer de la constitution de votre groupe et inviter qui le souhaite à se joindre à vous ? Avez-vous organisé une action ? Cela peut être aussi simple que tenir un stand à une sortie d’une célébration / culte pour présenter votre initiative ou bien célébrer le temps pour la création à l’automne (1er septembre – 4 octobre) ou encore organiser une conférence ou une action concrète de récupération ou de découverte d’une espace naturel.
  • Quelles que soient vos décisions, la clarté de « qui fait quoi » en sortant de la réunion est décisive pour partager les responsabilités… et ne pas vous retrouver surchargé !
  • N’oubliez pas de prendre quelques minutes pour relire (« débriefer ») la réunion et fixer une nouvelle date.

Quelques ressources

Pour se former :

Le manuel de la transition présente la démarche de transition de façon précise (150p, 20€). Une version abrégée est consultable sur internet :

Guide essentiel de la transition

« L’Université du nous » permet d’aller plus loin et propose des stages ou des formations en ligne pour se former à l’halocratie.


Notre Église peut agir

Avant même de vous réunir, encore faut-il repérer quelques personnes qui peuvent faire partie du groupe. Comment constituer un tel groupe ?

A deux on peut déjà beaucoup mais seul on ne peut pas grand chose, c’est pourquoi la première étape sera de trouver d’autres personnes, au moins une ou deux. Statistiquement la moitié des Français fait attention aux déchets ou achète parfois des produits bio ou labellisés et 12 % ont même déjà participé à une association de protection de l’environnement ! Reste à identifier ces personnes. Si vous connaissez peu la communauté, vous pouvez repérer une personne active (secrétaire, responsable des chants, du catéchisme, permanent) et lui demander de vous indiquer quelqu’un qui partage vos motivations. Bien sûr, le prêtre ou le pasteur peuvent aussi être les meilleurs connaisseurs de la communauté.

Si cette enquête ne suffit pas, vous pouvez proposer une annonce dans la feuille paroissiale, sur un tableau, au conseil pastoral/presbytéral ou en fin de célébration.

Maintenant que vous êtes deux (ou plus), identifier une première initiative susceptible d’intéresser d’autres paroissiens… et le curé/pasteur.

A partir de là, deux options :

  1. Soit proposer une réunion pour présenter le label Église verte et définir vos prochains projets, en commençant par l’éco-diagnostic (en ligne sur le site egliseverte.org).
  2. Soit, commencer directement par une première « action » susceptible d’étoffer votre groupe. C’est à vous (deux ou plus) de « sentir » quelle est la meilleure option. Si vous n’êtes que deux une action susceptible d’intéresser peut être un préalable utile, avant une réunion. Cela permettra aussi de « faire vos preuves ».

Les idées peuvent être très variées suivant le contexte.

Quelques exemples en partant du plus simple :

  • Proposer un Temps pour la Création (une célébration des récoltes, une messe pour la Saint François d’Assises avec des chants, des prières universelles et une prière appropriée, une célébration de la création pour le 1er septembre, début de l’année liturgique).
  • Prévoyez, à la fin de cette célébration un temps pour échanger et faire connaissance. Ne soyez pas Marthe, ne vous laissez pas accaparer par le rangement et restez disponible aux personnes !
  • Ce temps convivial peut être un simple verre amical et/ou quelques gâteaux, de préférence en cohérence donc en veillant à la durabilité des contenant (gobelets) et des contenus (gâteaux maison, jus ou sirops bio). Selon la saison un panier de fruits faciles à manger (ex : cerises) peut être à la fois beau et simple à préparer.
  • Si vous avez plus de temps et de capacités d’organisation, vous pouvez compléter la célébration par la projection d’un documentaire pouvant intéresser (effet de serre, obsolescence programmée, alimentation, OGM…) ou en invitant d’une personne engagée dans l’écologie (ONG ou personnalité locale, contact fourni par Église verte) pour une conférence suivie d’un débat. La soirée peut être élargie aux personnes loin de l’Église, ce sera une occasion de dialogue. L’important est la bonne diffusion de l’information.
  • Si le Temps pour la Création ne convient pas (trop loin dans l’année par exemple), vous pouvez aussi participer, en apportant une dimension écologique, à un événement paroissial (ex : kermesse, pot de rentrée), en proposant un stand ou une animation pour présenter Église verte ou pour prendre une initiative liée à l’écologie… sans oublier d’en expliquer la logique. Ex : prêt de livres sur l’écologie et le christianisme ; échange de graines et de plantes, ateliers de réparation, fabrication de cadeaux pour Noël….
  • Quelle que soit l’action, ne pas se décourager en cas de succès mitigé ! La proposition a pu être mal choisie, il faut laisser le temps de mûrir et persévérer avec une nouvelle initiative après avoir bien évalué la première. Une fois constituée une petite équipe, il sera plus facile de passer à l’aspect plus « logistique ». Le curé, les responsables de l’accueil, de l’économat, du catéchisme, du ménage sont indispensables, il faudra les associer progressivement à la démarche.

Ils l’ont fait !

À Saint Gabriel, à Paris, le curé a pris l’initiative de passer une soirée pour présenter l’encyclique Laudato Si’. A la sortie de cette conférence, un paroissien actif a proposé à d’autres personnes présentes de faire un groupe pour continuer la réflexion et faire vivre l’encyclique dans la paroisse. Certaines personnes se connaissaient un peu ou juste de vue et rapidement une réunion a été montée. Il y avait 20 personnes et le groupe vit et a réalisé de nombreux projets !

À Ménilmontant, une paroissienne a assisté aux Assises chrétiennes de l’écologie, elle a proposé de raconter la dynamique écologique d’Église qu’elle y a découverte autour d’un repas bio, local et végétarien. Une vingtaine de personnes sont venues et de là est né un groupe de cinq parents assidus et motivés, qui se sont réunis pendant les séances de catéchisme de leurs enfants.

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