Le 18 et 19 juillet, une partie de l’équipe nationale d’Église verte s’est réunie en séminaire à l’abbaye de Bellefontaine (49) pour une grande séance de travail ensemble : étant dispersés aux quatre coins de la France, nos rencontres régulières se font en visio et les occasions de se retrouver tous dans la même pièce sont rares.
L’équipe salariée, le bureau de l’association et deux accompagnatrices (Elena, notre première présidente et Clémence, représentant le Ceras au bureau élargi de l’association) se sont réunis pour réfléchir à l’avenir d’Église verte, alors que notre 5ème anniversaire approche et qu’un développement du réseau se profile avec la sortie de nouvelles déclinaisons du label, pour les monastères, congrégations, associations et familles. Nous vous relatons ici le programme, peut-être que certaines techniques d’animation seront utiles à votre démarche Église verte au sein de vos communautés.
Nous avons commencé par faire plus ample connaissance : chaque personne avait apporté un objet symbolisant sa porte d’entrée dans l’écologie et a expliqué au reste du groupe les débuts de son cheminement écologique (nous avons séparé le groupe en deux puis une personne par groupe a restitué brièvement en plénière – un plus petit groupe permet de parler plus pour une même durée). Cela nous a permis d’apprendre de petites anecdotes les uns sur les autres et de découvrir une part de l’histoire personnelle de chacun : une a été happée par la lecture d’un livre de Darwin ; un autre est entré dans l’écologie via le scoutisme, jeune puis en devenant responsable de groupe avec les sgdf ; l’agacement devant les pots de yaourt qui s’amoncellent dans la poubelle a conduit une de nous à réactiver la production de yaourts maison pour sa communauté ; la naissance d’un enfant et la remise de la « boîte rose » à la maternité avec des échantillons de produits de soin à la composition douteuse et incitant à la consommation…
Après avoir suivi l’office de sextes et déjeuné, la chaleur assommante nous a fait remettre nos projets de balade au lendemain 8h (rappel : les canicules seront de plus en plus fréquentes avec la poursuite du réchauffement climatique). Nous avons vécu à la place un atelier d’auto-description. Il s’agit d’exercices spirituels développés par le Collège des Bernardins, inspirés des travaux de Bruno Latour, dont le but est de nous rendre sensibles au vivant dont nous dépendons, avec lequel nous sommes interdépendants et de vivre les valeurs de l’encyclique Laudato Si’. Ces ateliers peuvent se vivre sous la forme d’un parcours.
Nous avons testé « le récit de la relation à un non-humain », exercice d’écriture dans lequel chacun décrit sa relation avec un être, un écosystème… rencontré dans les derniers jours puis lit son récit au reste du groupe. Merveille du collectif, nous nous sommes enrichis de relations très diverses, sur le ton de l’humour, de la peine, de la joie et avons croisé la route d’un groupe d’épicéas, d’un murier sauvage, d’un rat prenant ses aises dans la cuisine, d’un lapin aperçu fugacement dans le jardin, d’un moustique, d’une graine de courge, des fleurs du bouquet de la Saint-Benoît, d’acariens, du poisson mangé à midi et du lac du Der.
https://recette.collegedesbernardins.fr/recherche/ateliers-dauto-description-laudato-si
Nous avons ensuite échangé autour de notre vision pour l’avenir d’Église verte : chacun a proposé un objectif et nous avons discuté des affirmations selon la technique du marais / de la rivière du doute (on se positionne d’un côté ou de l’autre de la salle selon notre accord ou désaccord avec la proposition).
L’atelier suivant était consacré au suivi de la stratégie 2021-2023 d’Église verte : à partir du document rédigé en 2020, les groupes se sont répartis les objectifs et ont fait un point d’étape de chacun d’eux. Où en sommes-nous à mi parcours ? En avance, dans les temps, en retard ? Que nous reste-t-il à faire et comment le faire bien ? Que ce soit pour l’élargissement du réseau notamment via les déclinaisons, un meilleur accompagnement des communautés déjà labellisées, l’élargissement de l’équipe salariée, l’animation du réseau d’ambassadeurs, le développement de l’espace en ligne / base de données, l’Assemblée des communautés et la proposition de nouveaux outils, cela nous a permis de prendre du recul et d’analyser notre avancement.
Après les vêpres et le dîner, nous avons vécu un autre atelier d’auto-description, « le cercle des essentiels », durant lequel les participants notent 7 éléments nécessaires à leur subsistance. Puis le groupe met les éléments en commun et négocie pour les placer en cercles concentriques, du plus au moins essentiel. Nous avons fini en prière et chants de Taizé, avec un superbe accompagnement à l’ukulélé !
Mardi matin, nous avons repris la réflexion sur l’avenir du label. Après un temps théorique sur le changement d’échelle (animé brillamment et artistiquement par Clémence, sur la base du manuel de l’Essec destiné aux entreprises sociales), chacun était invité à donner un « trésor » d’Église verte, un élément important qui devait perdurer. Cela a conduit à une réflexion sur la manière de conserver ces trésors avec un élargissement du réseau (objectif 1 500 communautés fin 2023).
L’après-midi a été consacré à la définition du calendrier 2022-2023, avec 3 groupes qui ont réparti les événements en lien avec l’avancée des déclinaisons, l’année liturgique, les formations proposées aux animateurs et ambassadeurs Église verte, les rendez-vous statutaires, les liens avec nos structures de tutelle et nos financeurs. Un court temps de bilan plus tard (ce que je souhaite conserver pour une prochaine édition / ce que je propose d’améliorer ou de modifier / ce que je propose de rajouter) et nous voilà déjà repartis vers les quatre coins de la France.
Ce séminaire a renforcé nos liens et notre envie de servir les communautés du réseau, présentes et à venir. Nous repartons motivés pour le Temps pour la Création 2022 et le lancement de toutes les nouvelles déclinaisons !
Article & photos : Juliette Maupas